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Depuis la fin des Tarifs Réglementés de Vente (TRV) d’électricité au 1er janvier 2016, le Tarif Vert d’EDF, destiné spécifiquement aux grands consommateurs industriels et aux entreprises dites « électro-intensives », avait officiellement disparu.
Ce tarif, historiquement très utilisé, a été remplacé par les segments tarifaires C1 et C2 pour classer les profils de consommation importants.
Toutefois, l’appellation « tarif Vert » est restée en usage pour désigner ces profils spécifiques. Depuis le 1er février 2025, le tarif Vert a faitson retour officiel, réintroduit par les pouvoirs publics. Quelles sont les conditions d'éligibilité ? Quel est le prix du kWh d'électricité au Tarif Vert ? Quelle alternative pour un grand compte ?
Qu’est-ce que le Tarif Vert d’EDF ?
Le Tarif Vert d'EDF désigne le tarif réglementé de vente (TRV) d'électricité destiné aux sites industriels, aux grandes collectivités et au grand tertiaire. Il concerne les structures avec une puissance de compteur supérieure à 250 kVA.
Historiquement il était proposé par :
- EDF sur 95% du territoire français ;
- les entreprises locales de distribution (ELD) sur les 5% restants.
Ce tarif d'électricité a permis d'accompagner la libéralisation du marché de l'énergie en France. Il a été supprimé en 2015 puis réintroduit pour certaines entreprises en 2025.
Bref rappel sur l’ouverture à la concurrence
L'ouverture à la concurrence du marché de l'électricité, impulsée par le droit de l'Union européenne, s'est déroulée progressivement :
- 1999 : Début de la libéralisation pour les grandes industries consommant plus de 100 GWh par an
- 2004 : Extension de l'ouverture à tous les professionnels et collectivités locales
- 2007 : Ouverture finale du marché aux particuliers
Pour accompagner cette transition progressive, la Loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l'Électricité) a instauré des tarifs réglementés.
La condition ? Ces tarifs réglementés de vente (TRV) devait disparaitre progressivement au fur et à mesure que le marché gagnerait en maturité.
Tarif Bleu, Tarif Jaune, Tarif Vert : quelles sont les différences ?
Les tarifs réglementés d'électricité en France se distinguaient traditionnellement par la puissance souscrite et le type de consommateur. On les classe selon un code couleur Bleu, Jaune et Vert, à savoir :
- Le Tarif Bleu : Destiné aux particuliers et petites entreprises avec une puissance souscrite inférieure ou égale à 36 kVA. Il reste aujourd'hui uniquement en vigueur pour les petites entreprises de moins de 10 salariés avec un bilan inférieur à 2 millions d'euros.
- Le Tarif Jaune : S'adressait aux entreprises dont le compteur avait une puissance comprise entre 42 kVA et 250 kVA. Ce tarif n'est plus en vigueur aujourd'hui.
- Le Tarif Vert : Concerne les grands consommateurs avec une puissance supérieure à 250 kVA, principalement des industries et grands sites tertiaires.
Ces segments correspondent aujourd'hui aux profils de consommation allant du C1 (grandes entreprises) au C5 (professionnels et particuliers).
La fin du Tarif Vert en 2015
Le 31 décembre 2015 a marqué la fin officielle du Tarif Vert dans le cadre de la libéralisation du marché de l'électricité en France.
Cette suppression s'inscrivait dans une réforme plus large visant à moderniser et harmoniser le marché électrique français. Après cette date, les anciens bénéficiaires du Tarif Vert ont été redirigés vers les offres de marché, classés dans les segments de puissance C1 et C2.
Malgré sa disparition officielle, le terme "Tarif Vert" est resté utilisé dans le jargon du secteur pour identifier certains profils de consommateurs, comme l'industrie ou le grands comptes,.
Une réintroduction du Tarif Vert en 2025 : un retour aux tarifs réglementés
Le 1er février 2025 marque un tournant avec la réintroduction officielle du Tarif Vert par la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE).
Cette décision signifie un retour partiel à une régulation des prix pour certains grands consommateurs industriels, dans un contexte de forte volatilité des prix de l'énergie.
Tarif Vert d’EDF : quelles conditions d’éligibilité ?
Ce retour aux tarifs réglementés ne concerne qu'une petite portion d'entreprises. Celles dont le bilan est inférieur à 2 millions d'euros et qui emploient moins de 10 personnes.
Pour bénéficier du Tarif Vert réintroduit en 2025, plusieurs autres critères doivent être remplis :
Pour quelle puissance de compteur ?
Le Tarif Vert est destiné aux sites disposant d'un compteur électrique d'une puissance supérieure à 250 kVA et raccordés en haute tension (entre 1 kV et 50 kV). Il existe quatre catégories de profils Tarif Vert :
- Tarif Vert A5 : Pour les entreprises dont la puissance du compteur se situe entre 250 et 3000 kVA
- Tarif Vert A8 : Pour les entreprises dont la puissance du compteur se situe entre 3000 et 10 000 kVA
- Tarif Vert B : Pour les très grands sites dont la puissance du compteur se situe entre 10 000 et 40 000 kVA
- Tarif Vert C : Pour les très grands sites dont la puissance du compteur dépasse les 40 000 kVA
Quel type de compteur électrique ?
De plus, pour être éligible, le site doit disposer d'un compteur spécifique hors Linky, de type SAPHIR ou ICE.
Tarif Vert EDF : quelle grille de prix en 2025 ?
Entrée en vigueur au 1er février 2025, la grille des prix du Tarif Vert d'EDF a été établie par la Commission de Régulation de l'Énergie, selon les modalités suivantes.
Coefficients de puissance réduite
Calcul des dépassements
| Version | Coefficient | Pointe | Heures Pleines Hiver | Heures Creuses Hiver | Heures Pleines Été | Heures Creuses Été |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Longue Utilisation | 1,38 | 1,00 | 0,90 | 0,54 | 0,44 | 0,41 |
| Courte Utilisation | 0,57 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Énergie réactive : 2,48 c€/kVAr.h
L’horosaisonnalité
Le Tarif Vert est une offre basée sur des plages horosaisonnières. L'horosaisonnalité constitue un principe selon lequel le prix de l'électricité varie selon la période de consommation (heures pleines/creuses, saisons).
Pour le Tarif Vert A5, on distingue 5 plages horaires :
- Heures de Pointe (HP)
- Heures Pleines Hiver (HPH)
- Heures Creuses Hiver (HCH)
- Heures Pleines Été (HPE)
- Heures Creuses Été (HCE)
Les autres catégories disposent de 8 plages horaires, incluant également les périodes de demi-saison et juillet-août, à savoir :
- Heures de Pointe (P)
- Heures Pleines Hiver (HPH)
- Heures pleines demi-saison (HPD)
- Heures Creuses Hiver (HCH)
- Heures Creuses Demi-saison (HCD)
- Heures Pleines Eté (HPE)
- Heures Creuses Eté (HCE)
- Juillet Août (JA)
Cette distinction de période tarifaire permet d'encourager les consommateurs à réduire ou à déplacer leur consommation vers les périodes de moindre demande. Ils contribuent ainsi à l'équilibrage du réseau électrique (géré par RTE).
Version tarifaire du TURPE
Les différentes plages horaires du tarif vert sont soumises à un mécanisme appelé version tarifaire du TURPE en lien avec la fréquence d'utilisation de l’électricité.
Ces “versions tarifaires” sont définies par des prix unitaires de puissance et d’énergie et des coefficients affectant les puissances souscrites dans les différentes périodes tarifaires.
C’est un facteur contractuel qui affecte le calcul du prix par kilowattheure (kWh) et qui entraîne une prime annuelle.
Les heures d’utilisation se calculent en divisant sa consommation d’électricité annuelle par la puissance souscrite.
Plus la version d'utilisation est longue, plus le prix de l'abonnement sera élevé. En revanche, le prix du kilowattheure d’électricité diminue.
Catégorie de très longues utilisations (TLU)
La consommation électrique est ici estimée à plus de 6 300 h/an soit 262,5 jours/an.
Cette version tarifaire concerne principalement les grands comptes. Les immeubles qui consomment de l'électricité jour et nuit tout au long de l'année et les entreprises dont les employés travaillent en rotation “3x8h”.
En terme technique, nous allons parler d'heure de pointe fixe où la demande d'électricité est élevée et reste constante.
Ces heures de pointe fixes sont généralement planifiées en fonction des habitudes de consommation régulières de la population : les heures de travail, les activités quotidiennes, ou d'autres facteurs prévisibles.
Version longue utilisation (LU)
Entre 3 500 et 6 300 heures d’utilisation de l’électricité par an. Cette catégorie s'applique en particulier aux entreprises qui fonctionnent pendant la journée, mais pas la nuit.
Version moyenne utilisation (MU)
Entre 2 000 et 3 500 heures par an. Un exemple typique serait une station de ski dont l'activité est saisonnière et se limite à la journée. Dans ce cas, nous pouvons parler d'heure de pointe mobile.
Cette notion fait référence à une période de temps spécifique au cours de la journée où la demande d'électricité est élevée et fluctue en fonction de différents facteurs (habitudes de consommation des utilisateurs ou encore les conditions météorologiques).
Version courte utilisation (CU)
Moins de 2 000 heures par an. Le prix abonnement est relativement bas, mais le coût du kWh (kilowattheure) est élevé.
Le Tarif Vert : une offre d’électricité verte ?
Non, contrairement à ce que son nom pourrait suggérer, le Tarif Vert n'est pas lié à l'électricité d'origine renouvelable. L'appellation "Vert" fait uniquement référence à la catégorie tarifaire et au segment de clientèle visé, non à la source de production de l'électricité.
Tarif vert : quelles sont les offres alternatives pour les industries et le grand tertiaire en 2025 ?
Aujourd'hui, de nombreux fournisseurs alternatifs proposent à la souscription des offres d'électricité pour les grands comptes. Pour vous donner une idée, voici un aperçu des offres disponibles.
Ce tableau n'est pas exhaustif. C'est pourquoi, il convient de se faire accompagner par un courtier en énergie, pour comparer les offres des fournisseurs d'électricité.
Pourquoi et comment comparer les offres d'énergie en tant que grand compte ?
La libéralisation du marché de l'énergie a ouvert de nouvelles perspectives aux entreprises industrielles et au grand tertiaire. Elle a également apporté son lot de défis et de complexité aux professionnels.
L‘émergence des fournisseurs alternatifs
Alors qu'auparavant, les entreprises étaient limitées à un fournisseur d'électricité (EDF) et de gaz (Engie), elles sont désormais confrontées à une multitude d'offres proposées par les fournisseurs alternatifs.
Les entreprises peuvent désormais mettre en concurrence et comparer les fournisseurs alternatifs du marché afin d’évaluer leur fiabilité et leur compétitivité.
Des mécanismes de tarification complexes
Les entreprises doivent désormais choisir entre des tarifs fixes, variables ou indexés. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients. La décision de choisir une offre plutôt qu’une autre, doit être basée sur les besoins de consommation spécifiques de l'entreprise.
Comprendre les différents tarifs, leurs implications financières et leurs conditions contractuelles est essentiel pour prendre une décision éclairée et rentable financièrement.
La gestion des contrats
Avec la multiplication des offres de marché des fournisseurs alternatifs d’électricité, les entreprises doivent avoir une compréhension approfondie des termes et des conditions contractuelles.
Échéances de renouvellement, clauses de résiliation, période de renégociation et choix du bon index, nécessitent une gestion rigoureuse de ses contrats d'électricité.
Cette analyse est cruciale afin de garantir des conditions avantageuses, de minimiser les risques et d’éviter les dépassements budgétaires.
La gestion des risques
Les prix de l'électron fluctuent en fonction de la loi de l’offre et de la demande sur les marchés de gros de l’électricité. Les entreprises doivent être attentives à cette volatilité des prix en mettant en place des stratégies de gestion des risques.
Cela peut impliquer l'utilisation d'instruments de couverture (SWAP, l’achat de produits Futures, etc.) ou de négociations contractuelles spécifiques.
Une gestion efficace des risques énergétiques permet aux entreprises de stabiliser leurs coûts, de se prémunir des mauvaises surprises financières et d'assurer une rentabilité durable.
Pourquoi réaliser un audit de ses factures d‘électricité ?
Grâce à la réalisation d'un audit de vos factures d'électricité, il est plus simple d'identifier les leviers d'économies accessibles à l’entreprise.
Analyser l'horosaisonnalité de la consommation d’une entreprise peut, par exemple, aboutir à des changements tarifaires avantageux.
En effet, les tarifs sont plus élevés pendant les périodes de pointe estivales ou pendant la période de chauffe en hiver ; lorsque la demande en électricité augmente.
Pour identifier l'offre la plus adaptée à leurs besoins spécifiques, les grands comptes peuvent faire appel à un courtier en énergie, comme le Lab des Energies.
Ce dernier les aidera à analyser leur profil de consommation, à comparer les offres du marché et à négocier les conditions optimales.
